Louise Michel : une voix gravée dans la voie publique

À La Roche-sur-Yon, la rue Louise-Michel rend hommage à une figure emblématique de la Commune. Un nom rare dans une ville où les femmes peinent encore à trouver leur place sur les plaques de rue.

Louise Michel (1830-1905) demeure parmi l’une des figures les plus marquantes de la Commune de Paris. Enseignante passionnée, engagée dans les luttes sociales et politiques de son temps, elle fut à la fois anarchiste, féministe et révolutionnaire. Surnommée « la Vierge rouge » pour son dévouement à la cause du peuple, elle fut condamnée à la déportation en Nouvelle-Calédonie, une épreuve qui ne l’empêcha pas de poursuivre son combat. Même après son retour en France, Louise Michel n’a jamais cessé d’écrire, de militer et de défendre ses convictions jusqu’à sa mort en 1905.

Afin de rendre hommage à cette figure incontournable de l’histoire sociale française, la ville de La Roche-sur-Yon a décidé de nommer une rue en son honneur. La rue Louise-Michel se situe dans le quartier des Forges, au nord-est de la ville. Cette initiative, de plusieurs années maintenant, est intervenue lorsque la municipalité a souhaité féminiser davantage les noms de rues et valoriser des grandes femmes engagées.

Ce choix n’est pas anodin puisque Louise Michel incarne des valeurs fortes : la solidarité, l’éducation pour tous et l’émancipation. Aujourd’hui, cette rue est entourée de logements résidentiels, mais elle rappelle surtout à ses habitants le combat d’une femme libre, dont l’héritage traverse les siècles. 

Bien que la rue Louise-Michel rende hommage à une femme historique, elle reste néanmoins figure d’exception parmi les quelques voies féminines de La Roche-sur-Yon, où les noms de femmes sont rares. En effet, moins de 10 % des rues, places ou impasses, portent un nom de femme, et près de la moitié de ces voies sont des impasses. Par ailleurs, en 2010, l’association Espéranto-Vendée dénonçait ce déséquilibre en soulignant que de nombreuses femmes restaient dans l’ombre. 

Si la rue Louise-Michel ouvre un chemin vers une mémoire plus équitable, elle rappelle aussi combien la reconnaissance des femmes dans l’espace public reste un combat d’actualité.