[# NOUS AVONS VU] Une tempête d’applaudissements pour le dernier film de Christian Duguay
Ce lundi 17 octobre 2022, la salle du Manège du Grand R a accueilli les festivaliers de la première heure pour la cérémonie d’ouverture de la 13ème édition du Festival International du Film de la Roche sur Yon. À cette occasion, Tempête, le nouveau film de Christian Duguay fut présenté en avant première au public en présence de l’actrice Carmen Kassovitz, de l’acteur Hugo Becker et de la scénariste Lilou Fogli. En attendant sa sortie officielle dans les salles obscures le 21 décembre prochain, Hashtag Infos revient sur ce doux chef-d’œuvre qui aura ému le Manège le temps d’une soirée.
Un héritage familial
Librement adapté du roman à succès de Chris Donner, Tempête au haras, Tempête plante son décor dans les années 2000, au beau milieu d’un haras normand traditionnel. On y découvre le quotidien équestre rythmé de Philippe (campé par Pio Marmaï) et de Marie (interprétée par Mélanie Laurent), chamboulé par la naissance de leur première enfant, Zoé (jouée successivement par Charlie Paulet puis par Carmen Kassovitz).
Baignée depuis petite dans l’univers des courses hippiques et animée par la même passion pour les chevaux que celle que nourrissent ses parents, tout destinait la fillette à reprendre le flambeau familial. Seulement les chemins tout tracés prennent parfois des directions inattendues…
Une froide nuit d’hiver, les parents de Zoé s’absentent du haras laissant la petite fille, devenue une pré-adolescente, seule avec son frère et Seb, le palefrenier. Une terrible tempête éclate et effraie les chevaux du haras. Soucieuse du bien-être de ses bêtes, Zoé rejoint Seb dans les écuries afin de calmer l’agitation générale. La situation devient rapidement hors de contrôle. Le box de Tempête, une jeune pouliche au tempérament fougueux, s’ouvre et cette dernière en sort en trombe, complètement paniquée. Zoé, déjà à terre suite à une mauvaise chute, n’a même pas le temps de reprendre ses esprits que l’équidé arrive à toute vitesse, lui broyant la colonne vertébrale d’un coup de sabot. Puis, c’est le noir complet.
L’accident de la jeune fille, qui est désormais paraplégique, devient alors l’élément déclencheur de remords, de non-dits et de désillusions venant bouleverser l’équilibre familial de Zoé. À cela s’ajoute une série de difficultés financières qui menacent le futur du haras et de ses habitants. Rien ne va plus pour Zoé qui voit ses rêves équestres partir en fumée. La jeune fille se referme sur elle-même et tombe dans une dépression sévère qui inquiète profondément ses parents. La passion pour les chevaux qui l’animait autrefois ne devient plus qu’un lointain et douloureux souvenir auquel Zoé n’ose désormais plus penser.
Si la jeune fille nourrit une profonde rancœur envers la pouliche devenue son bourreau, toutes deux devront se ré-apprivoiser mutuellement afin de sauver leur maison commune, le haras.
Un pari réussi
Après le succès de son premier film équestre, Jappeloup (qui avait fait un remarquable box-office de 1 821 968 d’ entrées en 2013), Christian Duguay revient sur le devant de la scène cinématographique française. Avec l’attendrissant Tempête, le réalisateur canadien nous replonge dans un univers équestre poétique.
Ce film familial, destiné à un public de passionnés ou d’amateurs de belles images, retrace une histoire bouleversante de résilience et de combats. La jeune Charlie Paulet y interprète avec brio les états d’âmes torturés de Zoé, nous livrant ainsi une performance touchante et authentique. Les acteurs sont impliqués dans leurs rôles, allant jusqu’à réaliser toutes les cascades équestres eux-mêmes.
La transposition du livre original par Chris Donner au grand écran est un pari réussi qui présente des images poétiques et un scénario touchant. Elle retranscrit avec précision et authenticité les joies et les difficultés rencontrées dans le milieu équestre.
L’œuvre qui a inspiré le film, Tempête au haras, m’a beaucoup marquée lorsque j’étais enfant et j’attendais avec impatience son adaptation au cinéma. Je suis agréablement surprise de cette dernière et je trouve que le choix pertinent des acteurs répond aux caractéristiques des personnages présentés dans le livre. Le choix de Christian Duguay comme réalisateur m’a également paru concordant avec le récit et le parti pris défendu dans l’œuvre originale. Je ne peux que vous conseiller d’aller vivre par vous-même l’expérience Tempête, disponible le 21 décembre prochain dans tous les cinémas français.
Romane Pichon