[Critique théâtre] Kiss & Cry
Après Cold Blood au Grand R la saison dernière, nous sommes à nouveau plongés par Kiss & cry dans l’univers envoûtant de Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael.
« Où vont les gens quand ils disparaissent de notre vie, de notre mémoire ? Que deviennent les souvenirs ? » Kiss & Cry offre un voyage au cœur des souvenirs d’une vieille femme. Elle se remémore les mains, les sensations et émotions qu’elle a pu vivre. Sur scène les personnages sont des mains qui dansent, s’entremêlent, se repoussent et jouent avec les décors miniatures. Les doigts deviennent alors des patineurs, des êtres dansants pour créer de riches tableaux.
Nous assistons à la construction d’un film. Nous observons les corps s’agiter sur scène, manipuler les décors, jouer avec leurs mains tandis que d’autres captent les images. Un dialogue se crée alors, entre ce qui se passe sur le plateau et ce qui est projeté sur l’écran. On passe d’un monde, d’un univers à l’autre, changeant alors à de multiples reprises d’échelles. Kiss & Cry joue sur les contrastes, sur les illusions d’optiques.
Je me suis laissée porter par la voix, par cette histoire. Être au cœur d’un processus de création est passionnant, fascinant même et suscite un réel plaisir.
Kiss & Cry est né en 2011 et connaît depuis un très grand succès à travers le monde. C’est une performance impressionnante qui bouscule les frontières pour créer une œuvre poétique unique.
Jeanne Dugas