[Critique ciné par] Maëlys : « Hors-normes », d’Éric Toledano et Olivier Nakache
Après une semaine intense au Festival International du Film de la Roche-sur-Yon, pensez-vous que les étudiants de deuxième année, ayant regardé en moyenne 15 films en une semaine, seraient dégoûtés pour au moins 3 mois des salles de cinéma ? C’est peut-être le cas pour certains d’entre eux… Mais une irréductible étudiante résiste encore et toujours au bruit des mâchouilleurs de chewing-gum et mangeurs de pop-corn. Rien ne pourra l’empêcher de retourner encore et encore visionner des films sur un écran géant (bon, peut-être que son compte en banque pourrait l’empêcher, mais, il faut vivre parfois dans le déni du découvert..)
La voici donc de retour dans un magnifique et confortable siège rouge pour « Hors-normes », le nouveau film d’Éric Toledano et Olivier Nakache actuellement en salles.
A l’instar d’« Intouchables », un film des mêmes réalisateurs sorti en 2011, « Hors-normes » mêle les quartiers et le handicap. Deux associations, une aidant les jeunes des quartiers à se former et l’autre prenant en charge des enfants et adultes souffrant d’autisme sévère dont plus personne ne veut s’occuper, n’en forment qu’une et font le boulot que l’État lui-même devrait accomplir.
Une histoire touchante où nous suivons le cas de divers jeunes vivant dans le même monde que nous, mais avec des boulets au pied. Il y a par exemple Joseph, un jeune adulte autiste en l’âge de trouver un emploi, qui ne connaît pas les codes sociaux et déclenche la sonnette d’alarme dans les transports en commun dès qu’elle est trop proche de lui. Ou encore Valentin, un cas très sévère, jeune garçon apeuré de tout, se frappant constamment lui-même, devant alors porter un casque de lutte pour se protéger. Et puis il y a ces jeunes, sans diplôme, qui s’occupent d’eux, les calment, les écoutent, les aident au quotidien, en prenant le risque de se prendre un coup dans le nez en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
Comme pour « Intouchables », cette histoire est inspirée de faits réels. Et l’inspection, qui menace de fermer l’association venant en aide aux autistes, est également bien réelle. Une inspection qui ose critiquer les actions illégales certes, mais aussi indispensables que « La voix du juste », tel est le nom de l’association, fait pour sortir ces malades des hôpitaux où ils vivent shootés, voire attachés.
Ce film ouvre les yeux sur ce qui se passe en dehors de notre champ de vision. Il rend hommage à toutes ces personnes qui travaillent nuit et jour pour accompagner ces malades dans le besoin. Un travail 7j/7 et 24h/24 que nous, spectateurs de ce film, nous ne pouvons qu’admirer.
Quant à moi, l’étudiante apparemment accro au cinéma, je vous conseille de filer tout de suite échanger votre place pour le « Joker » contre une place pour « Hors-normes », ce film immanquable.
Maëlys Braque