[Portrait] Michel Ocelot, créateur de Kirikou et Dilili, et ses merveilles d’animations
Qui ne devient pas nostalgique à l’évocation de la filmographie de Michel Ocelot ? Ce grand monsieur signe les plus beaux films d’animations de notre enfance : Kirikou et la sorcière, Kirikou et les bêtes sauvages ou encore le magnifique Azur et Asmar. Toute la semaine, le Festival International du film de Laz Roche-sur-Yon projette plusieurs de ses films, dont le tout nouveau Dilili à Paris.
Michel Ocelot est un réalisateur français emblématique, qui s’illustre dans le cinéma d’animation. Il est principalement connu pour sa série d’animation Kirikou. Vous savez ce petit garçon minuscule doté d’une intelligence et d’une malice hors du commun. On se rappelle tous de cette phrase tiré d’une chanson du film : “Kirikou n’est pas grand, mais il est vaillant”.
Mais Michel Ocelot ce n’est pas un réalisateur d’animation comme les autres, c’est un véritable poète. On pourrait le qualifier de faiseur de contes de fées. Depuis l’enfance, Michel Ocelot s’identifie comme un conteur. Et l’animation à toujours été pour lui une évidence parmi ses autres passions pour le dessin et l’écriture. Pourtant, son parcours dans l’animation fut chaotique. Il entame ses études après le lycée dans l’école régionale des Beaux-Arts à Angers. Il n’y fera pas d’animation à son grand regret : il réclame la création d’un département d’animation qui sera créé après son départ. Ses bons résultats aux Beaux-Arts d’Angers lui ouvrent les portes de l’École Nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Les apprentissages qui y sont dispensés ne conviennent pas à Michel Ocelot. Comme il ne fait toujours pas d’animation, il profite de Paris le temps de la formation.
Sa formation en poche, il veut partir dans le pays qui domine l’animation à l’époque : les États-Unis. Mal renseigné en France sur les écoles, il choisit une école à Los-Angeles : le Art Center College of Design. Aucun cours ne traitant d’animation, il quitte l’école et se rabat sur le California Institute of The Arts. Concours de circonstances : l’école déménage l’année suivante et Ocelot n’y apprend guère l’animation, ses professeurs n’enseignent pas et n’exigent rien.
De retour en France, il enchaîne des petits boulots d’animations et période de chômage. Yves Rousset Rouard lui confie un premier projet d’animation conséquent : l’adaptation des vieux albums Gédéon. La série produite pour la télévision plaît, mais n’aura pas de suite, car Yves Rousset Rouard ferme son petit studio d’animation. Marcel Ponti et Jacques Roussel (Les Shadocks) produisent quelques-uns des courts-métrages d’Ocelot dont Les 3 inventeurs, qui sera primé d’un BAFTA à Londres. En parallèle, il réalise une série de quelques épisodes : Ciné Si. Il utilise une technique d’animation délaissée, la silhouette, qui a pour avantage d’être peu coûteuse. Ocelot commence à être reconnu dans le milieu de l’animation grâce à la série. Il participe à des festivals d’animation en Europe (Annecy et Zagreb) et à l’international (Ottawa et Hiroshima). Il devient actif dans l’ASIFA (Association Internationale du film d’animation), une association de passionnés dont il sera le président pendant 6 ans. Il décide de quitter cet engagement, car il veut faire des films et les portes lui sont désormais ouvertes.
Sa carrière de réalisateur s’accélère quand Didier Brunner lui commande un long-métrage. Ocelot écrit Kirikou et la sorcière en une semaine. Le film tarde à sortir par manque de financement, mais à sa sortie le film fait un tabac et reste un succès durable du réalisateur. Michel Ocelot sortira deux autres Kirikou, le public lui réclamait des suites au film original : Kirikou et les bêtes sauvages sort en 2005, puis Kirikou et les Hommes et les Femmes en 2012. Dans la foulée de ce succès, Ocelot réalise Azur et Asmar avec une technique qu’il ne connaît pas : la 3D. Azur et Asmar est une véritable épopée de l’Europe vers l’autre rive de la Méditerranée qui dépeint à merveille le raffinement de la culture orientale.
Autant dire, que lorsqu’il a été annoncé que Michel Ocelot sortait un nouveau long-métrage d’animation ça en a fait rêvé plus d’un… Ocelot revient cette année avec un nouveau film : Dilili à Paris. Un film “sur Paris, et les femmes” et tout ça à la Belle-Époque. Et c’est à cette occasion que le Festival International du Film de la Roche sur Yon rend un hommage à Michel Ocelot. Dilili à Paris sera cette semaine dans les salles obscures ainsi que le deuxième opus de la série Kirikou : Kirikou et les bêtes sauvages.
Inès Roiland