Nous retrouvons le dernier épisode de la rubrique de Cassandre qui était d’ordinaire en dernière page de la gazette papier du Festival International du film de La Roche-sur-Yon 2017.

Hier soir, c’était au tour de Lake Bodom, un film d’horreur, d’être visionné. Des bruits suspects se font entendre dans la salle, une poignée d’adolescents cherche un quelconque objet derrière lequel se cacher durant la séance, des couples s’embrassent à pleine bouche afin de s’insuffler une bonne dose de courage. L’horreur est visiblement plus présente qu’on pouvait le présumer.

Le film est ponctué par quelques sursauts, d’exclamations indignées «­­­­­­ Quoi, elle se foule la cheville et ils la laissent seule dans la forêt ? Mais quels imbéciles, c’est pas croyable » et de virils piaillements au rythme des screamers. La routine d’un film d’horreur, en fin de compte.

Mais ne nous attardons pas sur le passé. Vous tenez entre vos mains le dernier numéro, pour cette année, de notre fameuse Gazette. N’hésitez pas à le garder, qui sait, quand nous deviendrons tous célèbres (du moins moi), il se vendra peut-être cher…

Trêve de plaisanterie. Je ne vais pas vous écrire mes remerciements à toute l’équipe du festival, ce serait ennuyant au possible, et je suis certaine que vous n’en avez cure – on ne peut pas vous donner tort.

À la place, j’aimerais que vous ayez tous une pensée émue au directeur du journal, Francis Mizio, qui court toute la journée pour corriger les critiques de mes camarades et réfrène mes pulsions sarcastiques. Simple mais sage précaution pour éviter que la direction ne démolisse au bulldozer notre rédaction temporaire au sous-sol du Cyel. Certaines rumeurs racontent même que notre mystérieux professeur s’entraîne toute l’année au 400 mètres haies pour assurer cette semaine. Libre à vous de le croire…

Francis Mizio, toujours aussi fantasque

Songez à son pack de boissons énergisantes qu’il sirote à longueur de journée et à ses cauchemars la nuit qu’on pourrait résumer par « Saperlotte va-t-on remplir la Gazette aujourd’hui ? Vais-je devoir user d’ingénieux stratagèmes pour combler le vide ? Seigneur éclairez-moi le chemin à suivre… »

Après m’être acharnée pendant toute la semaine sur un tas de gens au comportement regrettable, je souhaiterais exprimer ma reconnaissance envers ceux qui ont égayé mon festival. Je veux bien évidemment parler de ces personnes qui vous tiennent la porte, le sourire aux lèvres, alors que vous êtes encore à bien 500 mètres d’eux. Mais ils restent fidèles à leurs principes, ils attendent que vous ayez posé la main sur le battant pour enfin le lâcher et savourer en silence le petit merci qu’ils récoltent. C’est ça, l’esprit du festival.

À l’année prochaine.

Cassandre Dumoulin