[Préparez votre séance] Tout savoir sur le manga “Inuyashiki », d’Hiroya Oku, adapté en film projeté ce jeudi 18 à 18h au CYEL
L’histoire d’un petit vieux qui était au mauvais endroit au bon moment
Le nom d’Hiroya Oku est bien connu parmi les Otakus, adeptes de la culture japonaise. Auteur de Gantz, une série de science fiction sordide et déjantée, il est revenu avec son nouveau manga Inuyashiki. Les attentes étaient grandes mais le pari est réussi puisque qu’il connaît une adaptation en anime en 2017 et une adaptation en film live, diffusé en avant-première au Festival International du Film de La Roche-sur-Yon ce jeudi à 18h au CYEL : l’occasion de mettre l’eau à la bouche des plus curieux d’entre vous !
Ichiro Inuyashiki est ce qu’on appelle communément “un petit vieux”. Âgé de 58 ans, il paraît en faire 70 ans tant il est ridé et tremblant. Timide et craintif, il est méprisé par sa famille et tous ceux qui l’entourent. Pour couronner le tout, il apprend qu’il va mourir sous peu d’un cancer. Son seul soutien moral vient de sa chienne Shiba, adoptée dans un élan désespéré pour regagner l’intérêt de sa famille (ce qui, naturellement, échoue). Notre personnage n’a donc rien d’exceptionnel, certes. Mais heureusement pour lui, alors qu’il sort promener sa chienne une nuit dans le parc, en proie au désespoir, il est frappé par un vaisseau spatial et meurt instantanément. Heureusement ? Oui, car pour effacer toutes traces de leur passage, les aliens décident de reconstruire intégralement son corps. Chouette, plus de cancer ! Et la cerise sur le gâteau ? : Il est transformé en cyborg aux pouvoirs démesurés.
Comme quoi ça sert d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Il décide donc de saisir cette nouvelle chance que lui offre la vie (ou plutôt les extraterrestres) pour faire le bien autour de lui. Manque de chance, un autre homme se trouvait avec lui au moment de l’explosion, qui n’a pas des intentions aussi louables que notre ex petit vieux : il assassine à tour de bras, camarades de classe ou inconnus, enfants et adultes. Ah, c’est problématique, se dit-on. D’autant plus que la personne en question est un adolescent, charismatique et séduisant, possédant toutes les qualités qui feraient de lui le parfait héros alors que notre pauvre ex petit vieux est loin d’être fringant. Opposés en tout point, les rôles s’inversent pourtant puisque l’adolescent, Shishigami Hiro, devient l’ennemi national numéro un et Inuyashiki se consacre à combattre le mal, jusqu’à leur confrontation finale.
Fidèle à lui-même, Hiroya Oku ne cesse de nous surprendre avec ses scénarios atypiques, le tout mélangé à un style mi réaliste-mi manga qui contribue à brouiller les frontières du réel. Car oui, même si l’histoire paraît absurde, il parvient à rendre tout cela plausible : les personnages sont des représentations fidèles de personnes comme on en croise tous les jours, chacun avec leurs désirs et leurs vices. Qui n’a jamais croisé au détour d’une rue un vieillard à l’air triste ou un étudiant populaire? Il dissèque et manipule parfaitement les méandres de l’humanité, mais sans jamais la condamner : là où le mal prédomine, Inuyashiki est là, tout tremblant mais bel est bien déterminé à enfin changer le monde.
Francesca Bruce
Diffusions de l’adaptation par Shinsuke Sato : ce jeudi 18 octobre à 18h au Cyel / dimanche 21 octobre à 16h30 au Concorde.
Le film fera l’objet d’une critique à paraître ce week-end.