[#Nous avons vu] La Pire Mère au monde – Un amour maternel quelque peu maladroit

Un plongeon tête la première dans l’univers de la justice et des conflits intrafamiliaux  : La Pire Mère au monde balance avec brio entre franche comédie et drame relationnel. 

Louise de Pileggi, une substitut de procureur crainte de tous pour son efficacité, a pour objectif de devenir procureur général tout comme son père. Pour cela, elle va être mutée dans un  petit tribunal, où Judith, sa mère est greffière. Or on ne peut pas dire que leurs relations sont des plus fusionnelles. Cela fait 15 ans que les deux femmes ont coupé les ponts et elles vont désormais devoir travailler ensembles.

Des grands noms du cinéma français apparaissent dans le casting  comme Louise Bourgoin ou encore Muriel Robin. Celle-ci et le réalisateur Pierre Mazingarbe étaient d’ailleurs présents lors de la cérémonie d’ouverture de la 16e édition du Festival international du Film de La Roche-sur-Yon. Les spectateurs ont donc eu la chance de les entendre s’exprimer sur la création du film, mais aussi sur certaines anecdotes liées au tournage, avant de les retrouver pour une discussion plus informelle au Cyel.

Une comédie riche en émotion

Cette comédie dramatique regroupe de nombreux aspects caractéristiques du genre. On peut notamment relever son dynamisme : les actions s’enchaînent rapidement, chaque retournement de situation étant presque immédiatement suivi d’un autre. Ce rythme soutenu n’est toutefois pas un point négatif : le film reste très intelligible et surprenant. 
Il dégage même une certaine fraîcheur, comme un souffle nouveau dans le paysage cinématographique.
De plus, le caractère des personnages est bien développé. On s’y attache aisément, notamment grâce aux nombreux plans rapprochés et gros plans sur leurs visages, qui créent une impression d’intimité. Ces choix de mise en scène, plans à l’épaule ou cadrages serrés, nous placent au plus près des émotions des protagonistes et renforcent notre immersion dans leur vécu.

Des personnages en adéquations avec le film

Le choix des acteurs pour les rôles principaux est très pertinent. Louise Bourgoin interprète parfaitement les émotions nécessaires au personnage de Louise Pillegi. Sa posture ou bien même ses mimiques , tout est maitrisé au centimètre près. Les décors  sont impressionnants, par exemple le plan où l’on voit Louise Pillegi entrer dans le tribunal de Lyon. Ici grâce au plan en contreplongée, la justice nous parait immense, de la même manière que le palais de justice semble aussi grand qu’un monstre qui nous aspire. Il y a donc un aspect un peu terrifiant, qu’on peut  relier à l’aspect dramatique de ce film qui traite de nombreux sujets difficiles. En effet, le deuil, le cancer, les relations conflictuelles entre parents et enfants sont les thèmes abordés. Des thèmes compliqués mais traités avec une grande aisance et fluidité .
 La Pire Mère au monde : une source de rire mais aussi un “roller coaster” d’émotions, grâce au jeu des acteurs  autant qu’ au talent du réalisateur qui a su grâce à de nombreux plans nous transmettre une émotion forte.

Eolia Amathieu
Envoyée spéciale au Festival international du Film de La Roche-sur-Yon