[#C’est pas pour spoiler mais…] La lame la plus aiguisée…
La lame la plus aiguisée n’est pas toujours celle qui fait le plus de mal.
How to be normal and the oddness of the other world nous plonge dans le cerveau de Pia, une jeune fille sortant tout juste de l’hôpital psychiatrique.
Un des collègues de son père lui fait une remarque : « les cuillères ça ne coupe pas, tu y as droit ? » Bien que ce ne soit pas une remarque qui se veuille méchante ou condescendante, elle l’est dans son ignorance et sa maladresse. Remplacer la vaisselle pour enlever une hypothétique tentation est inutile, et peut aussi créer plus de problèmes.
Pour faire mal, il n’est pas nécessaire d’avoir une arme pointue, ou bien aiguisée : quelques fois des mots suffisent. Pia est vulnérable, elle est malade certes, mais il y a également un inconfort sous-jacent qui la rend d’autant plus sensible aux remarques de l’autre. Certaines répliques sont fortes, lorsque Pia dit : « Soudain, c’est toi [Pia] qui manque ». Ces mots coupent et peuvent heurter certaines personnes qui se reconnaissent dans le film ou qui connaissent des personnes dans une situation similaire à Pia.
Sophie Delaunay
Envoyée spéciale au Festival International du Film de La Roche-sur-Yon