Perdu, seule dans cette immense forêt. Le froid glacial frappait contre ma peau. Au loin, les hurlements des Loups raisonnaient tout autour de moi. J’avais l’impression d^’etre encerclé par cent mille milliards dc bêtes. Leurs hurlements étaient si omniprésents qu’ils faisaient fuir les oiseaux. Je me mis à courir sans savoir où aller, mes larmes avaient une sensation de lames sur mes joues. Je fuyais. Et qu’est-ce que je fuyais ? La source de tous mes cauchemars… Le Vourdalak… Une créature aussi immense que dangereuse. J’étais en plein dîner avec ma famille lorsqu’un bruit inquiétant retentit dans la maison. L’atmosphère devint plus lugubre et sans que je comprenne quoi que ce soit, là où était supposée se trouver ma famille, il n’y avait plus que sang et chair. Tout était devenu flou. Ce n’était pas possible, ce genre de choses n’arrive que dans des films et des courts-métrages, où j’aurais incarné le personnage principal… un beau rôle dans d’autres circonstances. Je continuais à courir, je voulais aller le plus loin possible, lorsque je trébuchai heurtant mes genoux au sol. La douleur fut si vive qu’elle me ramena à la réalité… tout ceci était vrai… Je m’effondrais. Il devait s’être écoulé plusieurs minutes ou bien plusieurs heures. Je l’ignorais, tout ce que je savais, c’est que je suis encore là. Figé, allongé, à me demander si ça valait la peine de lutter et de survivre, ma famille n’était plus. Elle s’était envolée, me laissant une sensation de piqûre empoisonnée que m’aurait laissée une abeille venimeuse. L’histoire de notre famille fut brève. Un cri retentit au loin, il se rapprochait. Pourtant, je n’avais plus envie de fuir, il fallait que tout cela cesse. Les souvenirs de mes voyages avec mon père me revinrent en mémoire, les feux de camp, les rires de mes frères, le sourire de ma mère lorsqu’elle nous voyait tenter de monter la tente, sans grande réussite par manque de compétence. Les cris devinrent plus forts, plus proches, ma fin était inévitable. Mes larmes cessèrent de couler à l’approche de la mort qui se présentait à moi et je l’accueillais à bras ouverts, sans aucun regret. D’un coup, tout devint noir, le froid m’envahit pendant que je m’envolais dans les cieux, rejoignant mes êtres aimés pour l’éternité.

 

Shaïna