[#NOUS AVONS VU] Sigmund Freud : dernière année à Londres

Contraint de quitter Vienne en 1938 en raison de la montée du nazisme, Sigmund Freud trouve refuge à Londres, où il passe les derniers mois de sa vie. Marqué par l’exil, mais toujours fidèle à ses théories, il continue à écrire et à échanger avec ses élèves et amis. À l’occasion de la projection de Freud’s last session au Festival International du Film à la Roche-sur-Yon, retour sur les derniers jours du fondateur de la psychanalyse.

En 1938, face à la persécution antisémite de plus en plus présente sous le régime nazi, Sigmund Freud, de confession juive, n’a pas d’autre choix que de fuir Vienne. Grâce à l’intervention de ses disciples et de ses amis, il obtient un visa pour l’Angleterre. En juin 1938, à l’âge de 82 ans, Freud s’installe à Londres avec sa famille.

Nouveau départ à Hampstead

A Londres, Freud s’installe dans une maison au 20 Maresfield Gardens, à Hampstead, un quartier paisible du nord de la ville. Bien que marqué par la douleur de l’exil et la séparation forcée de sa terre natale, il trouve en cet endroit un lieu de réconfort. Malgré son état de santé déclinant dû à un cancer de la mâchoire, il poursuit son travail intellectuel, entouré de sa fille, Anna Freud, elle-même psychanalyse de renom.
La maison de Maresfield Gardens, qui abrite aujourd’hui le Freud Museum, conserve encore l’atmosphère de l’univers de Freud. Son célèbre divan, ses antiquités et ses nombreux livres y sont toujours présents, témoignant de son attachement à sa pratique et sa culture, même loin de Vienne.

Persistance de la pensée freudienne

Malgré les souffrances de la maladie, Freud continue à écrire et à correspondre avec ses collègues et élèves. Teintée de mélancolie, Moïse et le monothéisme, son œuvre majeure de cette période, est une réflexion sur la religion et l’identité juive, un sujet qui prend une résonance particulière dans le contexte de son exil. Présenté pour la première fois en France à l’occasion du Festival International du Film de la Roche-sur-Yon, le film Freud’s last session, décrit un Freud toujours engagé dans la quête de sens et dans la déconstruction des mythes fondateurs

         Crédits : Sony Pictures Classics/Sabrina Lantos

Ses théories sur l’inconscient et la dynamique psychique continuent de susciter de l’intérêt, et il accueille même quelques visiteurs dans son nouveau domicile londonien. Son arrivée en Angleterre contribue également à la diffusion de la psychanalyse outre-Manche, influençant grandement le champ de la psychologie britannique.

Derniers jours de Freud

Le 23 septembre 1939, Sigmund Freud s’éteint à Londres à l’âge de 83 ans. Son état de santé s’était considérablement dégradé. Face à la souffrance insupportable, il choisit de mettre fin à ses jours avec l’aide de son médecin, Max Schur, qui lui administre de la morphine. Freud meurt en paix, entouré des siens, laissant derrière lui un héritage intellectuel considérable.

La période londonienne de Freud, bien que brève, est empreinte de résilience face à l’adversité. Elle marque la fin d’une vie consacrée à l’exploration des profondeurs de l’esprit humain. Ses derniers mois à Hampstead témoignent d’un esprit toujours en quête de savoir, de vérité et d’une fidélité inébranlable de sa vision du monde.

Freud’s last session

Film de Matt Brown, 2023, 108 min
Angleterre VOSTF – Langue : anglais
Avec : Anthony Hopkins, Matthew Goode, Liv Lisa Fries
Diffusion : dimanche 20 octobre à 20h15 au Concorde 

Caroline Priam
Envoyée spéciale au Festival International du Film de la Roche-sur-Yon