[#NOUS AVONS VU] Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse, un voyage coloré
Il était une fois le tout nouveau film du célèbre Michel Ocelot, dont les films comme Princes et Princesses ou encore de Kirikou, ont bercé l’enfance de plusieurs générations. Fresque égyptienne, silhouettes noires et dessins luxuriants sont au rendez-vous dans ce trio magique.
78 ans et pourtant Michel Ocelot nous montre qu’il est toujours aussi en forme et créatif. Cette année, il a d’ailleurs été récompensé par un Cristal d’honneur pour l’ensemble de sa carrière au Festival international du film d’animation d’Annecy, un événement mondial dédié à l’animation. Le créateur de Kirikou et d’Azur et Asmar revient ainsi avec son nouveau film, Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse ,une trilogie de contes animés. Ce sont des histoires qu’une conteuse invente au fur et à mesure des demandes de son public.
Un récit pareil à un voyage
Avec son nouveau film, le réalisateur nous emmène en Egypte antique, dans l’Auvergne médiévale ou encore dans la Turquie du XVIIIe siècle. Ces contrées sont utilisées comme toiles de fond pour ces histoires remplies de magie, dont l’esthétique s’adapte au décor avec des couleurs la plupart du temps vives et multiples. Où l’on retrouve ce doré qui caractérise tant le travail de Michel Ocelot. On trouve au sein de ces trois contes courts et indépendants les uns des autres, des fresques égyptienne, des silhouettes noires et des dessins luxuriants, également caractéristiques du travail de Michel Ocelot. Des dessins nous donnant la sensation de voyager à travers des images. La musique et la poésie font également voyager le public à travers le récit, nous transportant dans les différentes contrées.
Des personnages forts et indépendants
Dans ce nouveau film, les femmes sont fortes, indépendantes et surtout au centre du scénario, comme dans son long métrage en 2018 Dilili à Paris. En plus de ces princesses indépendantes, les princes y sont généreux et purs. Une façon de briser les stéréotypes de la princesse qui a besoin du prince pour la protéger et du prince cruel et fort. Contrairement à certains contes très traditionnels, avec ses personnages vaillants et intrépides, le réalisateur tente de créer un univers bien plus ouvert que la réalité. Son humour et sa poésie font mouche, ses images émerveillent toujours autant grands et petits. Michel Ocelot dit d’ailleurs que ses propres personnages lui ressemblent, il les voit comme des personnes qui se battent pour ne pas se laisser faire. Une description personnelle correspondant, d ‘ailleurs, aux personnages que l’on retrouve dans ces trois contes : un guerrier pacifiste, un fils de seigneur généreux et un prince rebelle.
Un mélange de techniques
Puis, on retrouve également deux techniques qu’utilise le réalisateur au cours de ses films ; l’animation et l’animation en papier découpé. Les deux premiers contes Le Pharaon et Le Sauvage sont réalisés avec une animation en papier découpé comme pour les contes de Princes et Princesses. Alors que le troisième et dernier recourt à l’animation comme Dilili à Paris ou Kirikou, créant ainsi un mélange des techniques qu’utilise le réalisateur dans son travail. Ce procédé inédit permet au public d’avoir une vision différente sur les contes. L’animation en papier découpé apporte ce côté conte ancien nous plongeant dans la magie, alors que l’animation 3D va créer un dessin animé et donc plus vivant, avec des expressions nettes.
Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse, de Michel Ocelot, France, 83 mn.
Projection dimanche 23 octobre à 10 h 30, à l’auditorium du Cyel.
Elisa Saunier
Crédit photo : Cinéart