Angel et le cirque
Le conte ci-dessous, qui narre les mésaventures d’Angel, la petite chacureuil, a été créé par Léa Jardin dans le cadre d’un atelier d’écriture réalisé en Licence Métiers de l’édition option littérature jeunesse à l’IUT de la Roche-sur-Yon. Il est inspiré de deux cartes du jeu DIXIT tirées au sort (ci-contre), et se trouve très probablement sous l’influence inconsciente de l’histoire de Pinocchio et du Petit Poucet :-). L’exercice consistait à créer une histoire respectant au plus près le schéma narratif du « voyage du héros » (un héros dans une quête/une aventure à la suite d’un incident déclencheur, qui va être contraint et/ou aidé par un mentor, et qui doit décrocher un « trésor » au profit de quelqu’un/ou lui/ou un groupe et en sortir changé)… Avec Angel, l’aventure est la captivité ; la quête et le trésor sont la liberté et l’amitié : l’histoire du chacureuil de Léa tenant la route, la voici donc, pour que vous la soumettiez aux compétences innées du premier enfant qui passera dans vos parages ; lui seul saura en fait si c’est vraiment de la bonne ou non…
Angel et le cirque
Angel, un chacureuil, qui vivait avec ses parents et ses deux frères tout en haut de l’arbre Nouma, aimait se balader seule dans l’immense forêt, malgré l’interdiction de ses parents de s’y rendre sans ses frères.
En cette fin d’après-midi, le soleil commença à se coucher. C’est à ce moment qu’Angel décida de sortir discrètement de chez elle pour se dégourdir les pattes. Elle marcha pendant un long moment, se perdant dans ses pensées. Lorsque enfin elle réalisa qu’elle ne reconnaissait plus les arbres, elle voulut faire demi-tour. Mais n’ayant pas fait attention où elle était allée, Angel se rendit compte qu’elle était sortie du chemin de terre. Elle ne savait plus quelle direction prendre. Elle continua alors à marcher devant elle, tout en appelant sa famille, espérant qu’on l’entende et vienne la chercher.
Angel criait depuis un moment quand tout à coup une souris aux grandes oreilles apparut devant elle.
« Bonjour ! Je suis Baron, je t’ai entendu appeler de très loin. Tu es perdue ?
– Oui, je voudrais rentrer chez moi, mais je n’arrive pas à me repérer… Moi, je suis Angel.
– Enchantée ! Je peux t’aider à rentrer chez toi si tu veux, dis moi juste d’où tu viens. Je connais très bien la forêt, tu peux avoir confiance en moi.»
Angel se dit que la petite souris était sont seul espoir, et qu’à première vue il semblait gentil et inoffensif, alors elle révéla à Baron d’où elle venait et le suivit.
Après une dizaine de minutes de marche, deux singes apparurent et lui sautèrent dessus, la capturant avec un grand sac noir. Angel n’eut pas le temps de comprendre ce qu’il se passait : elle se retrouva enfermée dans le sac qui ne laissait pas passer la lumière. Elle continua à bouger de toutes ses forces en espérant qu’on la lâcherait, mais elle reçut un coup sur la tête, et sombra dans le sommeil.
Angel finit par se réveiller, mettant du temps à émerger. Elle se rendit compte que le sol était dur et froid et observa l’endroit où elle se trouvait ; une petite cage composée de barreaux de fer rouillé, avec un peu de paille au sol. Il faisait nuit noire, mais avec les quelques lanternes disposées aux alentours, elle put voir d’autres cages comme la sienne qui enfermaient également d’autres animaux, tous endormis. Elle vit aussi des tentes, et un grand chapiteau : c’était un cirque.
Angel ne savait pas d’où il sortait, elle n’en avait jamais entendu parler. Elle se sentit seule, perdue, et surtout très triste. Elle regretta de s’être autant éloignée de chez elle. Le petit chacureuil se mit à pleurer et fini par s’endormir.
Une sirène retentit à l’aube et réveilla tous les animaux en sursaut. Les cages furent ouvertes. Aucun animal n’était attaché, ce qui était étrange. Lorsque Angel remarqua que le cirque était entouré d’une quinzaine de singes, elle compris qu’il serait impossible de s’enfuir. Une petite portion de nourriture leur fut servie. À peine chacun eut-il fini de manger qu’il fut pris en charge par une souris. Quand Baron surgit devant Angel, elle vit que tous les gardiens étaient armés d’un fouet.
Angel apeurée, dut suivre Baron de force. Il l’emmena au centre du chapiteau où étaient installés en hauteur des cerceaux. Angel fut forcée, sous la menace du fouet et des singes qui effectuaient des rondes, de sauter dans les cerceaux.
À l’heure du repas, Angel épuisée et terrifiée, fut menée sous une tente ou déjà plusieurs prisonniers étaient assis devant leurs assiettes. Angel fut placée en face d’un très grand oiseau coloré, qui avait un visage très triste. Tous les animaux se mirent à discuter. Angel apprit que l’oiseau s’appelait Laika. Elles se mirent à parler toutes deux, et sympathisèrent.
L’entraînement repris, ce fut intense, et cela durant plusieurs jours.
Un après-midi, Baron voulut qu’Angel saute dans un cerceau enflammé ! La petite bête apeurée ne put exécuter ce qu’on lui demandait. Alors elle fut enfermée dans sa cage sans manger. C’est à ce moment-là qu’elle remarqua les doubles des clés accrochés sur le poteau pas très loin d’elle, et réfléchit donc comment les prendre… Le lendemain matin, Angel communiqua à Laika, avec qui elle a noué une forte amitié, une idée d’évasion. Pendant l’entraînement, Angel cria à Baron qu’elle avait vu quelque chose bouger dans la forêt, et comme elle s’y attendait, la souris appela les autres membres du cirque pour aller voir, laissant seuls les prisonniers. Cela laissa le temps à Laika de voler les clés discrètement et de les cacher sous la paille dans la cage d’Angel.
Les souris et les singes revinrent et l’entraînement reprit. Le soir tomba, et tous les animaux furent de nouveau enfermés. Angel attendit plusieurs heures que tous les singes de garde se soient endormis, et une fois la nuit noire venue avec pour seule lumière les lanternes allumées et posé sur le sol, elle prit les clés et sortit discrètement de sa cage. Le chacureuil, se dépêcha d’ouvrir toutes les autres cages. Mais dans sa précipitation elle fit tomber une lanterne, et le feu se propagea immédiatement.
Prenant peur, elle se dépêcha de sauver tous les animaux du cirque en les libérant, mais le feu fut si rapide que la cage de Laika commença à être encerclée par les flammes. Angel avait très peur du feu, mais son amitié pour l’oiseau prit le dessus et elle sauta par-dessus les petites flammes qui se propageaient. Laika pu sortir de sa cage, et alors agrippa Angel par les bras. Ils s’envolèrent aussi haut que le pouvait l’oiseau.
De là-haut, elles virent les autres animaux qui s’enfuyaient vers la forêt, tandis que le feu attaquait le chapiteau et les différentes tentes, ainsi que Baron et ses sbires qui, après avoir essayé d’arrêter l’incendie devenu incontrôlable, s’enfuirent les poils brûlés.
Laika et Angel décidèrent elles aussi de rentrer chez elles, dans la forêt. Mais encore fallait-il trouver le chemin, car la forêt était immense !
Après un long vol, Laika, commençant à fatiguer, se posa sur le sol avec Angel. Elles continuèrent à pied en espérant tomber sur leurs familles ou des indices qui leur indiqueraient le chemin à prendre. Elles marchaient depuis un moment et alors qu’Angel commençait à perdre espoir, elle virent sur un rocher un petit dessin. Angel se souvint que ses frères s’amusaient à dessiner sur les rochers ! Cela signifiait qu’elles n’étaient plus très loin ! Angel l’expliqua à Laika et elles continuèrent à avancer tout en scrutant les alentours. Plus elles avançaient et plus elles découvraient des dessins… quand d’un coup elle tomba nez à nez avec un de ses frères qui ornait une pierre ! Ils se firent un câlin, et Angel retrouva toute sa famille qui la cherchait toujours dans la forêt, car tous avaient été très inquiet.
C’est en aidant Laika à trouver les siens, qu’ils découvrirent qu’elle n’habitait qu’à cinq arbres de chez eux !
Angel, par la suite, n’eut plus jamais à s’éloigner seule de chez elle : elle s’était faite désormais une nouvelle amie qu’elle pouvait voir très souvent.