[Critique ciné] « Un Jour de pluie à New-York », de Woody Allen
Sorti le 18 septembre en France, le dernier film de Woody Allen était très attendu malgré les accusations qui pèsent sur ce célèbre réalisateur de 83 ans à propos d’abus sexuel sur sa fille adoptive Dylan Farrow. Même avec plus d’une centaine de films et séries à son actif, Woody Allen saura vous enchanter avec cette comédie sentimentale qui rassemble toutes les caractéristiques « allenienne » : légèreté, humour, profondeur…
À chaque nouveau film de Woody Allen on espère retrouver l’excellence de ses débuts, cette fois-ci on s’en approche sans toutefois l’atteindre. On entre dans une ballade tour à tour nostalgique ou pétillante dans un New-York pluvieux. Gatsby (Timothée Chalamet), un étudiant cultivé et désabusé organise un week-end en amoureux dans sa ville natale, New-York, avec Ashleigh (Elle Fanning), une jeune fille ambitieuse qui décroche une interview avec un des plus grands réalisateurs hollywoodien : Roland Pollard (Liev Schreiber). Ils partent ensemble dans cette ville monstrueuse qui les séparera dans leur quête d’identité respective. Ashleigh va être ballotée dans tous les coins de New-York en faisant des rencontres toujours plus étonnantes dans le monde dépravé du cinéma tandis que Gatsby erre dans les rues et ses souvenirs en désespérant de pouvoir suivre le programme qu’il avait prévu pour eux deux. Ils évoluent ainsi en parallèle l’une au côté d’un réalisateur déprimé puis dans des grandes fêtes hollywoodiennes tandis que l’autre rencontre la sœur d’une ex-petite amie sur un tournage et finit à une soirée qu’il a tout fait pour éviter.
L’opposition des caractères de Gatsby et Ashleigh se ressens aussi dans les couleurs utilisées : pour Gatsby les couleurs sont plus ternes avec une pluie et un ciel gris omniprésent, tandis qu’avec Ashleigh les couleurs sont plus chaudes et la caméra plus mobile créant une réelle barrière entre les deux personnages qu’ils ne pourront plus franchir. Ce film aborde avec légèreté des thèmes plus profonds comme les relations amoureuses et familiales, l’évolution des personnalités, le mensonge, la superficialité, …
Ce film, bien que plein de fraîcheur et d’humour manque de renouveau et est moins impressionnant qu’espéré. Les couleurs et plans soignés rattrapent le scénario prévisible même s’il reste assez bien ficelé. Un avis assez mitigé sur ce film qui reste sympathique pour une pause légère et nostalgique en compagnie d’un bon trio d’acteur qu’il vous reste à découvrir : Timothée Chalamet (Hot Summer Nights, Call me by your name), Elle Fanning (Marie Shelley, Maléfique) et Selena Gomez.
Lucile Chatellier-Lang