Bulle Ogier : « Je suis une actrice de cinémathèque » (rencontre au Théâtre, jeudi 17 à 16h30)
L’actrice Bulle Ogier sera jeudi 17 octobre à 16h30 au Théâtre pour une rencontre avec le public. Marie-France Thielland, dite Bulle Ogier, présentera la version restaurée du film « Les Idoles » du réalisateur Marc’O, sorti en 1967. Elle dédicacera aussi son roman « J’ai oublié ».
« Bulle Ogier, ce n’est pas la nouvelle vague, c’est le vague absolu » a estimé jadis Marguerite Duras. Mais maintenant, malgré cette consécration, l’actrice se trouve « inregardable » (sic) à cause de son âge avancé, et des effets du temps sur son physique. Pour elle, jouer en tant qu’actrice de cinéma, c’est appartenir à un groupe et être embarquée dans une aventure nouvelle à chaque fois. Ce qui fait un grand cinéaste, selon elle, c’est la mise en scène, le scénario, les surprises, la direction des acteurs.
Bulle Ogier a débuté sa carrière en tant que comédienne dans les années 1960 suite à sa rencontre avec Marc’O, dramaturge et réalisateur. En 1966, elle se lance au cinéma dans un moyen-métrage de Jacques Baratier. Elle apparaît pour la première fois à l’écran dans un long-métrage, Les Idoles en 1967 qui est en fait une adaptation cinématographique de la pièce de Marc’O. Elle incarne le rôle de Gigi la folle, membre de la chanson yéyé. Lors d’une conférence-spectacle, les membres du trio racontent leur histoire, leur expérience et leur succès. En réalité, ces idoles racontent tous les dispositifs et stratagèmes mis en place par les managers afin de stimuler de plus en plus leur carrière, pour les rendre toujours plus populaires.
L’année 1971 marque un tournant dans la carrière de Bulle Ogier puisqu’elle va jouer dans le film La Salamandre, d’Alain Tanner. Ce long-métrage est un véritable succès pour l’actrice, alors âgée de 32 ans. Pierre, journaliste, souhaite produire un documentaire sur un fait divers. Un homme est mort d’une balle de fusil, alors qu’il nettoyait son arme. Sa nièce, Rosemonde est alors accusée du meurtre de son oncle. Le journaliste demande de l’aide à un ami écrivain. Chacun à leur manière, les deux hommes mènent l’enquête avec l’aide de Rosemonde. La jeune femme les mène en bateau, et fait preuve de beaucoup d’insolence. Fallait s’y attendre, les deux hommes en tombent amoureux.
En plus d’être une comédienne et une « actrice de cinémathèque », dans des « films qui restent dans le temps » selon ses propres mots, Bulle Ogier est également auteure puisqu’elle publie un premier roman « J’ai oublié » avec l’aide d’Anne Diatkine et publié en septembre 2019 aux éditions du Seuil. Elle y raconte de nombreux souvenirs, parfois douloureux. La mort de sa fille, en 1984, Bulle Ogier n’a pas besoin de s’en souvenir, elle y pense tous les jours.
Pour surmonter cette difficile épreuve, l’actrice a su s’entourer d’amis tels que les réalisateurs Jacques Rivette et Barbet Schroeder, à qui elle accorde une grande confiance. Bulle Ogier a ainsi également tissé une amitié très forte avec Marguerite Duras , « une amie de cœur extraordinaire ».
Léa Rifaud
Rendez-vous pour une rencontre avec Bulle Ogier au Théâtre, à 16h30 le jeudi 17 octobre.