Catherine de Médicis : Une reine superstitieuse malchanceuse
Cet article est lié à la conférence de l’Université Permanente qui se tiendra jeudi 10 janvier 2019 à l’IUT de La Roche-sur-Yon.
Catherine de Médicis est considérée jusqu’à la fin du XXe siècle comme un personnage machiavélique, adepte du pouvoir, n’hésitant pas à utiliser tous les moyens possibles pour arriver à ses fins. Mais qui est-elle vraiement?
Catherine de Médicis est née le 13 avril 1519 à Florence et morte le 5 janvier 1589 à Blois (France). Élevée dans les ors et les horreurs de Florence, elle n’est pas spécialement belle, mais cultivée. Mariée à un prince français qui ne l’aime guère et n’a d’yeux que pour Diane de Poitiers, elle est couronnée reine de France (en 1547) sans l’avoir prémédité, et ne quitte jamais sa robe de deuil après la mort d’Henri II, son mari. Mère des rois François II, Charles IX, Henri III, des reines Élisabeth (reine d’Espagne) et Marguerite (dite « la reine Margot », épouse du futur Henri IV), elle gouverne la France en tant que reine-mère et régente de 1560 à 1563. Confrontée au terrible défi du fanatisme religieux, elle veut la paix civile, tente tous les compromis, mais n’empêche ni les assassinats ni les massacres; elle en est même souvent l’instigatrice. Elle laisse un pays déchiré entre catholiques et protestants, mais un pays debout. Elle a souvent été décrite comme une personne aigrie, jalouse du pouvoir, ne reculant devant aucun crime pour conserver son influence. À l’arrivée de l’hiver 1584, Catherine prend froid. Sa santé se dégrade rapidement avec l’assassinat du duc de Guise qui l’inquiète, d’autant plus que le roi ne l’avait pas avertie. Quelques jours plus tard, le 5 janvier 1589, elle demande un confesseur, reçoit les derniers sacrements et meurt d’une pleurésie, entourée de l’amour des siens, mais complètement abattue par la ruine de sa famille et de sa politique. Selon une anecdote célèbre au sujet de sa mort, une quinzaine d’années auparavant, vers 1571, son astrologue Côme Ruggieri lui aurait prédit qu’elle mourrait «près de Saint-Germain». Catherine de Médicis, très superstitieuse, s’éloigne alors de tous les endroits rappelant de près ou de loin « Saint-Germain », pensant ainsi échapper à la funeste prédiction.
Ainsi, par exemple, elle interrompt la construction du Palais des Tuileries dépendant de la paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois et s’installe précipitamment en 1572 dans ce qui allait devenir l’Hôtel de la Reine, dépendant de la paroisse de Saint-Eustache. Elle refuse également de se rendre au château royal de Saint-Germain-en-Laye. Le destin la rattrape sur son lit de mort, lorsqu’elle demande son nom au confesseur appelé auprès d’elle pour lui porter l’extrême-onction, celui-ci répond : Julien de Saint-Germain.