Retour sur « Les Drapeaux de papier », de Nathan Ambrosioni, Prix du jury 2018 + vidéo sur le débat du 18 octobre
En avant première française, le film du jeune réalisateur Nathan Ambrosioni, a été diffusé en salle lors du Festival International de Film. C’est lors de deux séances les 17 et 18 octobre 2018 à 18h et 11h30 que les spectateurs ont pu le découvrir avant sa sortie en 2019.
C’est ému et stressé que le jeune réalisateur, Nathan Ambrosioni a présenté l’un de ses premiers long-métrages, Les Drapeaux de Papier. Une histoire émouvante où, à 30 ans, Vincent revient voir sa sœur après 12 ans d’incarcération. Sa petite sœur, Charlie, peinant à joindre les deux bouts, décide néanmoins de l’aider à reprendre sa vie en main. Mais il est difficile de trouver ses marques dans une société que l’on ne connaît plus et lorsqu’on ne maîtrise pas toujours sa colère.
Un film d’une grande profondeur aux dimensions diverses. D’un côté le sujet trop peu abordé dans l’actualité de la « sortie sèche » ou les sorties de prison sans aménagement de peine, ensuite la relation profonde et difficile qui se crée entre un frère et une sœur qui sont près à faire face ensemble afin de surmonter les problèmes et enfin la notion d’amour familial avec la relation qu’entretient le personnage principal avec ses parents. Dans un premier temps, la mère absente puis dans un deuxième, le père qui décide d’ignorer l’existence même de son fils.
C’est un film qu’il faut absolument voir. Mais il ne pas oublier pas le paquet de mouchoirs car les larmes pourraient bien s’inviter. En effet, la manière dont ce long-métrage a été filmé place le spectateur au plus près des personnages et lui partage directement les émotions fortes que ressentent les protagonistes.
Ainsi le public pourra ressentir la peur, la colère et la tristesse, mais il pourra également s’attendrir ou rire devant la relation fusionnelle qui s’installe entre les deux frère et sœur.
C’est l’effet qu’a recherché Nathan Ambrosioni lors de la réalisation de son long métrage. Après quelques années à réaliser des court-métrages d’horreur, le voilà qu’il découvre un nouveau cinéma qui sait faire rire et pleurer le public. Provoquant des sentiments qu’il juge plus fort que la peur. Nous risquons donc de le retrouver par la suite avec ce même type de cinéma.
La réalisation d’un film à petit budget n’offre pas beaucoup de possibilités et exige un tournage rapide. Le film a donc été tourné en un mois seulement. Mais cela n’a aucunement dérangé les acteurs Guillaume Gouix et Noémie Merlan qui ont très vite compris leur rôle respectif. De plus, ils possédaient une grande liberté de jeu et joué avec les erreurs de tournage, ce qui a permit de proposer un un film très vivant.
Guillaume Gouix, qui était présent lors des avant-premières françaises a insisté sur le fait qu’il avait apprécié travailler sous les ordres d’un réalisateur aussi jeune, plein d’audace et de naïveté qui sait clairement ce qu’il recherche et n’a pas peur d’y aller « au culot ».
Le cinéma français peut être fier de compter parmi ses rangs un drame aussi beau, touchant et attachant que les Drapeaux de Papier. D’autant plus qu’un grand nombre de personnes pourront se sentir concernées par des questions telles que la complexité des liens familiaux et de l’amour que les membres d’une famille se portent.
Marjolaine Caumont