Journées numériques à la BU du pôle yonnais de l’Université de Nantes : soirée-débat de clôture

Le jeudi 22 mars, dans les murs du pôle yonnais de l’Université de Nantes, avait lieu la soirée-débat de clôture. Elle était intitulée : « Hackers, journalistes, lanceurs d’alerte, lecteurs : quelles relations à l’information ? »

Ce débat a été organisé par Romain Ledroit,  et animé par un membre de Go Leaks,  Simon Auffret.

Les intervenants : Romain Ledroit, journaliste digital – innovation sociale – culture; Marc Jahjah, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication, Département Information-Communication (IUT La Roche-sur-Yon); Benjamin Peyrel, de Médiacités, média d’investigation nantais; Gordon, hacktivist.

Ci-dessous, la vidéo de cette soirée réalisée par Hashtag-Info :

 

CKI ? CKOI ?

Marc Jahjah, un chercheur plein de ruses

www.marcjahjah.net

Libanais d’origine, et maître conférencier de 33 ans à l’Université de Nantes (IUT de La Roche-sur-Yon) Marc Jahjah est enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication. Il est détenteur de nombreux diplômes dans les domaines des sciences de l’information et de la communication,  entre autres.

Le maître de conférence donne des cours en analyse de l’image (sémiologie), en médiation culturelle,  notamment dans le monde de l’édition et du livre. Il s’intéresse particulièrement à la numérisation du livre. Son travaille porte également sur les controverses sur internet (ruses),  par exemple les fakes news.


Mylène Florczyk et Julie Mougenot

 

Médiacités

« L’investigation sans concession » (*) Créé en 2016, à Lille, par des anciens journalistes de L’Express déçus du manque d’indépendance de la presse, Médiacités est un journal local et national en ligne. Il souhaite revenir aux bases du journalisme et remet au goût du jour les enquêtes et les révélations. Ce média se veut ainsi indépendant et voudrait une décentralisation de l’information. En effet, la majorité de la presse aujourd’hui se concentre à Paris, c’est pourquoi Médiacités accorde une grande importance au local et à l’investigation de terrain. Il s’est aujourd’hui développé dans les villes de Lyon, Toulouse et Nantes,  mais son expansion n’est pas encore terminée. Leur financement provient d’abonnements et de campagnes de financement participatif puisque le journal ne contient pas de publicités. Les articles publiés sont des investigations inédites et engagées couvrant tous les sujets (politique, économie, sport,…) et s’intéressant à tous les milieux. Récemment, le journal s’est également tourné vers le datajournalisme. Les sources : https://www.mediacites.fr    https://fr.wikipedia.org/wiki/Mediacités

*Slogan de Médiacités

                                                                                                                                                                                                         Marine Ganne et Hermanise Bedouet

Un lanceur d’alerte

CC Flickr.com

Un lanceur d’alerte est un émetteur de signal. Ce n’est pas forcément une personne agissant seule, il peut s’agir d’un groupe ou d’une institution. Celui-ci dénonce principalement des crimes, des erreurs judiciaires, des risques, des scandales. La législation récente, en France,  voudrait que cette personne agisse de façon désintéressée et de bonne foi. Cependant, ce n’est pas toujours le cas, et c’est pourquoi des poursuites judiciaires sont possibles. Le lanceur d’alerte n’agit pas dans le cadre d’un acte d’accusation mais plutôt d’un acte de prévention, pour le bien d’une communauté et non à des fins personnelles. Le lanceur d’alerte n’agit pas sous l’impulsion d’une autre personne. Ce n’est pas non plus un délateur : ce n’est pas un individu qui dénonce pour des intérêts méprisables. Le lanceur d’alerte ne peut pas divulguer des informations couvertes par le secret de la défense nationale,  mais il s’intéresse à des domaines divers comme la santé, l’environnement, et les finances publiques. Ce terme est né en France en 1990, créé par les sociologues Francis Chateauraynaud et Didier Torny, puis popularisé par André Cicolella, chercheur en santé environnemental. Le lanceur d’alerte a un statut officiel depuis 2016 en France, ce qui lui permet d’être protégé par deux lois : la loi Sapin-II et la loi Défenseur-des-droits. Cependant, ces personnes restent très « exposées » et elles doivent souvent faire face à des licenciements, quand leur alerte touche le monde de l’entreprise. Dans le monde, selon Transparency International, 60 pays possèdent une législation mais seulement 7 pays en possèdent une solide.

 Bulourde Maxime, Lissy Agathe, Roiland Inès.

Portrait d’une lanceuse d’alerte : Chelsea Manning

Wikimedia Commons

Chelsea Manning, née Bradley Edward Manning, est une ancienne analyste militaire et lanceuse d’alerte américano-britannique. Elle est arrêtée en 2010,  après des faits de trahison envers son pays et pour la divulgation de vidéos et de documents compromettants pour l’armée des États-Unis. En effet, c’est en 2010 que Manning divulgue à Wikileaks (ndlr. la plateforme non gouvernementale américaine publiant des documents confidentiels) plus de 700 000 documents militaires classifiés “secret défense” ainsi qu’une vidéo, intitulée Collateral Murder et étant probablement la plus connue des documents diffusés.

Cette vidéo est l’enregistrement du raid aérien du 12 juillet 2007, orchestré dans les rues de Bagdad et présentant des militaires discutant de cibles à abattre qu’ils déclarent armées. Ces cibles sont en réalité des journalistes Irakiens uniquement “armés” d’appareils photos,  ainsi que de nombreux civils dont certains sont des enfants. La vidéo fait très vite le tour de la toile de par son aspect cynique : en effet, les militaires se moquent des victimes en lâchant notamment des “Regardez tous ces bâtards morts !” et des “pas mal !” lorsque la cible est touchée.

C’est en prison que Chelsea, qui est alors encore Bradley, décide d’assumer pleinement son identité et de débuter sa transition. Délaissée par la justice et le centre pénitencier, elle décide d’engager une grève de la faim pour qu’elle puisse obtenir la permission de changer de sexe. Quatre jours après cette grève,  son opération est programmée et son statut de femme est officiellement reconnu par la justice. Libérée par Barack Obama en 2017,  après avoir été emprisonnée pendant 7 ans (elle avait été condamnée à 35 ans par la justice), la jeune femme se consacre désormais à sa campagne aux élections sénatoriales américaine de 2018.

                Chippewa Grimault , Morgane Mabit, Lola Manin

Sources:
https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/chelsea-manning-libre
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-nord/bradley-manning_1809920.html
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-nord/autorisee-a-changer-de-sexe-chelsea-manning-arrete-sa-greve-de- la-faim_1830737.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chelsea_Manning

 

Pixabay.com

Hacker, hacking

La définition de hacker le désignant comme une personne qui accède illégalement aux programmes informatiques,  date de 1983. Ce terme peut aussi avoir comme définition : quelqu’un qui travaille comme un pirate à l’écriture et l’expérimentation sur un logiciel, qui aime la programmation informatique pour son propre plaisir. En français, le terme hacker signifie fouineur, pirate, passionné d’informatique. C’est ce mot qui a donné en anglais les termes « bidouilleur, bricoleur », utilisés en informatique pour désigner les programmeurs astucieux et débrouillards. Le terme hacker a eu plusieurs significations après son apparition dans les années 1950. Il qualifiait tout d’abord, de façon méliorative, les programmeurs émérites. Puis au cours des années 1970, il désigna les révolutionnaires de l’informatique qui, pour la plupart, sont devenus les fondateurs des plus grandes entreprises informatiques. C’est au cours des années 1980 que le terme devient péjoratif. Il qualifie les personnes impliquées dans le piratage des jeux vidéos, en désamorçant leurs protections et en revendant des copies.
Le hacking est un ensemble de techniques de piratage informatique. Cela consiste à entrer par effraction dans un système informatique dans le but d’en modifier ou subtiliser le contenu. On parle donc de cyber-attaque. Diverses techniques sont connues à ce jour comme l’envoi de bombes logicielles, de chevaux de Troie, le changement des droits utilisateur d’un ordinateur ou encore le détournement d’identité. Ces attaques peuvent viser un seul et même ordinateur ou un réseau, ou bien être perpétrées sur plusieurs systèmes choisis parfois au hasard.
Mais le hacking possède plusieurs motivations telles que le vol d’informations, le terrorisme, l’espionnage, le chantage, le vol d’argent, ou tout simplement le simple goût du jeu, du risque et du défi.

Source : Dictionnaire Étymologique des Anglicismes et des Américanismes, Volume 2 Par Jean-Paul Kurtz

                                                                                                                                             Marine Petit, Marjolaine Caumont et Mélanie Ricard–Hautecoeur

Le portrait et l’avis d’un “Hacktiviste”.

Pour clore les journées du numérique, avait lieu une soirée-débat, intitulée : “Hackers, journalistes, lanceur d’alertes, lecteurs : quelle relation à l’information?”. Plusieurs intervenants ont pu donner leurs avis sur ces sujets. Parmi eux, Gordon, hacker et activiste. Il fait partie de l’association “Faimaison”, fabricant d’accès à internet qui milite pour le respect des droits et libertés sur internet et qui défend la neutralité du net. Il agit également pour l’association “Duchesse” qui a pour but de fournir des services web autres que ceux de google, apple, microsoft, afin de permettre aux utilisateurs de contrôler leurs données et leur vie privée numérique.
Pendant le débat Gordon a fait part de son inquiétude en ce qui concerne la sécurité des données numériques. Il a constaté que dans la plupart des entreprises, seul 1% des gens connaissent des moyens de sécuriser les données. En général, elles ne les appliquent pas. En effet, les entreprises considèrent que la sécurité est une perte de temps et d’argent. Cependant Gordon souligne qu’il est essentiel de sensibiliser les entreprises à ce sujet. Il faut leur faire comprendre que la sécurité ne prend pas plus de temps et d’argent. Si les entreprises sont mal protégées, les vols de données seront bien plus fréquents.
S’agissant des journalistes, Gordon pense qu’ils doivent faire attention aux données personnelles de leur sources, car ils risquent leur crédibilité. En effet, dans les écoles de journalisme les étudiants ne sont pas formés sur ces questions qui sont pourtant un enjeu majeur !
Pour finir, Gordon est également intervenu sur le sujet des réseaux sociaux. Il affirme que l’on ne doit pas faire confiance aux entreprises comme Facebook. La confidentialité des utilisateurs est loin d’être garantie : il est plus rentable pour Facebook de vendre les informations personnelles à des acteurs privés.

 Marjolaine POULAIN, Amélie COUTURIER, Laurine CHIRON.