Le Radeau de la Méduse : histoire d’un tableau hors normes
Le tableau, d’une très grande dimension (491 cm de hauteur et 716 cm de largeur), a été présenté pour la première fois à l’occasion du salon du musée du Louvre, le 25 août 1819, à Paris, sous le titre de “Scène de Naufrage”. L’œuvre y est exposée aux côtés de 1300 œuvres de tous horizons (peintures, sculptures, gravures, travaux d’architecture etc.). Cette exposition, très ambitieuse, est soutenue financièrement par le roi Louis XVIII qui la visitera 3 jours avant son ouverture officielle au public. Dès lors naît une controverse à l’égard de l’oeuvre, la critique est fortement divisée. Une controverse recherchée par Géricault qui souhaitait créer la polémique, tant sur les aspects artistiques particuliers de son tableau que sur sa dimension politisée. Il est un véritable outil de dénonciation pour le peintre.
Il sera ensuite présenté à Londres en 1820 à l’Egyptian Hall de Piccadilly. Le succès critique prend une ampleur plus marquée qu’à Paris. On peut imaginer que sa réception fut différente de celle de l’exposition parisienne de part son placement: en effet à Londres, le tableau est placé près du sol alors qu’à paris il était suspendu en hauteur dans le salon Carré (par erreur mais Géricault l’apprend trop tard pour le modifier). D’autre part, deux spectacles à propos du naufrage de la Méduse sont joués durant l’exposition à Londres. Ils s’inspirent fortement de la description faite par Géricault dans son tableau. Ce lien a assuré une popularité encore plus grande.
Le Radeau de La Méduse est transporté en Irlande pour être présenté à Dublin en 1821. Mais le succès n’est pas au rendez-vous.
Le tableau subit des changements dus aux produits utilisés par son auteur. Il supporte en effet difficilement le temps qui s’écoule depuis sa réalisation. La conservation est aujourd’hui assurée par le musée du Louvres. Le comte Auguste de Forbin, directeur du musée du Louvres lorsque Théodore Géricault décède, est autorisé à acheter le chef d’oeuvre au nom de l’état français. Le tableau est exposé dans une galerie du Louvres avec la cartouche: « L’humanité est le seul héros de cette poignante histoire ».
Plus tard, des copies seront réalisées par des peintres dont notamment celle de George Cooke qui sera exposée aux Etats-Unis. La réception américaine est majoritairement enthousiaste.
Le Louvre fait exécuter une copie entre 1859 et 1860 car la détérioration du tableau inquiète.
A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, la décision est prise de transporter Le Radeau de La Méduse au Château de Versailles le 3 septembre 1939, afin de le préserver des menaces de la guerre. Le tableau est transporté une deuxième fois au Château de Chambord où il est conservé jusqu’à la fin de la guerre.
Depuis 1945, c’est dans l’aile Denon du Louvres qu’il se trouve, aux côtés de tableaux s’inscrivant dans la mouvance néo-classique et romantique, tel que des oeuvres de Théodore Chassériau, Antoine-Jean Gros ou encore Eugène Delacroix.
En 2014, une reproduction du radeau grandeur nature (20 mètres de longueur sur 12 de largeur) était visible à Rochefort (Charente-Maritime). Cette initiative a permis le tournage d’un documentaire “La Machine, la véritable histoire du Radeau de la Méduse ». Le documentaire diffusé sur ARTE retrace l’histoire du naufrage de la Méduse en 1816 en s’inspirant du célèbre tableau de Géricault.
Sources :
http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not_frame&idNotice=22541
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Radeau_de_La_M%C3%A9duse
Photo : http://www.enigme-facile.fr/anagramme-du-tableau-le-radeau-de-la-meduse-8952